Formules

Définitions et exemples de formules

Une formule de la logique propositionnelle est une suite de symboles pouvant contenir :

Règles pour les formules correctes

Exemples

Construction de formules

Décomposition de formules (pour savoir si une formule est correcte)

Pour savoir si la formule p ∧ (q → p ∧ r)) est correcte, il faut vérifier qu’elle est bien parenthésée et la décomposer avec toutes ses sous-formules :

Parenthèses

Dès qu’il y a un connecteur binaire (→,∧,∨), il y a une sous-formule à gauche et une sous-formule à droite du connecteur, et des parenthèses autour.

Exception

Il est autorisé de ne pas mettre les parenthèses les plus extérieures. C’est-à-dire que si la formule est correcte et qu’elle commence et termine par une parenthèse, on peut les enlever.

Tables de vérité

Principe et utilisation

Préparer les lignes

Pour évaluer les valeurs de vérité que peut avoir une formule, on commence par regarder les connecteurs qui la composent, et les variables propositionnelles (p, q, …) qui s’y trouvent. Pour toutes ces variables, on va considérer les cas où elles sont vraies ou fausses.

Attention, une variable a toujours la même valeur de vérité dans une formule. Par exemple, pour une formule comme p → ((p ∨ ¬p) ∧ p), on n’aura que deux cas à étudier : quand p est vrai, et quand p est faux.

Pour écrire la table de vérité, on commencera donc par la colonne correspondant aux deux possibilités pour p :

p
V
F

Quand une formule contient plusieurs variables, il y a plus de possibilités à étudier. Avec trois variables p, q, r par exemple, il faut considérer le cas où elles sont toutes vraies, toutes fausses, et les cas intermédiaires. Autrement dit 

p q r
V V V
V V F
V F V
V F F
F V V
F V F
F F V
F F F

En effet, pour chaque variable, il y a deux possibilités. Pour chacune des ces possibilités, il faut regarder les possibilités des autres variables, etc… Le nombre de lignes correspond donc à “2 possibilités pour p× “2 possibilités pour q× “2 possibilités pour r” = 8.

En général, si la formule contient n variables propositionnelles différentes, la table de vérité aura 2n lignes.

Attention

Si ou apparaît dans la formule, il ne faut pas ajouter de ligne, comme ce sont des constantes, il n’y a qu’une seule possibilité : est forcément faux, et est forcément vrai.

Préparer les colonnes

Pour savoir quelles colonnes mettre dans notre table de vérité, il faut découper la formule et identifier son connecteur principal. (Ici il faut faire très attention aux parenthèses !)

Si la formule est – par exemple – une conjonction F1 ∧ F2, il faut préparer une colonne pour F1 et une pour F2. Ensuite, pour toutes les formules récupérées ainsi, je refais la même chose, jusqu’à tomber sur les variables p, q, … (qui ont déjà leur colonne, on ne les recopie pas).

Exemple

(p ∧ (¬q ∨ (r → (p ∧ q))))

(les sous-formules identifiées sont en rouge)

On peut maintenant préparer les colonnes de la table de vérité : on regarde les sous formules, et on les écrit. D’abord les variables propositionnelles, puis les sous-formules (en rouge ci-dessus) en partant de la fin dans l’ordre où on les a écrites, et enfin on inscrit la formule entière :

p q r (p ∧ q) (r → (p ∧ q)) ¬q q ∨ (r → (p ∧ q))) (p ∧ (¬q ∨ (r → (p ∧ q))))

Pourquoi dans cet ordre ?

Il y a une raison : on va calculer (dans chaque ligne) la valeur de vérité de chaque formule, en fonction de ses sous-formules. Avec l’ordre comme dans l’exemple ci-dessous, remarquez que si on calcule de gauche à droite, à chaque fois que l’on regardera une sous-formule, elle sera à gauche, donc on l’aura déjà calculée. On commence avec les variables propositionnelles, comme vu à la section sur les lignes, et on finira par la formule principale.

Pour compléter la table, il faut connaître par cœur les règles pour chaque connecteur, elles sont rappelées ci-dessous.

Conjonction

F1 F2 F1 ∧ F2
V V V
V F F
F V F
F F F

À retenir

Une conjonction est vraie si les deux sous-formules sont vraies. Dans tous les autres cas elle est fausse.

Disjonction

F1 F2 F1 ∨ F2
V V V
V F V
F V V
F F F

À retenir

Une disjonction est fausse si les deux sous-formules sont fausses. Dans tous les autres cas elle est vraie.

Implication

F1 F2 F1 → F2
V V V
V F F
F V V
F F V

À retenir

Une implication est fausse si une formule vraie implique une formule fausse. Dans tous les autres cas elle est vraie.

Négation

F ¬F
V F
F V

À retenir

La négation inverse la vérité de sa sous formule.

Exemple d’utilisation

On prend la formule suivante : q ∨ (r → (p ∧ q))) (qui apparaissait dans l’exemple précédent), et l’on prépare les lignes et les colonnes de la table, comme on l’a expliqué un peu plus haut.

Si vous pensez avoir compris, essayez de remplir la table avant de lire la suite !

p q r (p ∧ q) (r → (p ∧ q)) ¬q q ∨ (r → (p ∧ q)))
V V V
V V F
V F V
V F F
F V V
F V F
F F V
F F F

Pour la première colonne à remplir, on applique la table de la conjonction (donnée plus haut). On ne regarde donc que les valeurs de p et q (parfois il y a des doublons, c’est normal !).

On obtient donc la table suivante.

p q r (p ∧ q) (r → (p ∧ q)) ¬q q ∨ (r → (p ∧ q)))
V V V V
V V F V
V F V F
V F F F
F V V F
F V F F
F F V F
F F F F

(en effet, on a mis les lignes à vrai dans les cas où p et q sont vrais, et faux ailleurs).

Pour la suite, on va remplir la deuxième colonne : c’est une implication avec deux sous-formules. On regarde donc deux colonnes : celle de r, et celle de (p ∧ q) (que l’on vient de remplir). C’est (p ∧ q) qui va jouer le rôle de F2 dans la table de l’implication. On utilise ensuite la table de l’implication.

p q r (p ∧ q) (r → (p ∧ q)) ¬q q ∨ (r → (p ∧ q)))
V V V V V
V V F V V
V F V F F
V F F F V
F V V F F
F V F F V
F F V F F
F F F F V

(en effet, on a mis les lignes à faux quand r est vrai et p ∧ q est faux, et vrai dans les autres lignes.)

Pour la colonne suivante, il suffit de regarder les valeurs de q, et de mettre la valeur inverse, car on applique la table de la négation :

p q r (p ∧ q) (r → (p ∧ q)) ¬q q ∨ (r → (p ∧ q)))
V V V V V F
V V F V V F
V F V F F V
V F F F V V
F V V F F F
F V F F V F
F F V F F V
F F F F V V

Pour finir avec la dernière colonne, on utilise la table de la disjonction, et on va pour cela regarder les colonnes des deux sous formules : ¬q et (r → (p ∧ q). On va mettre à Faux les lignes où les deux colonnes sont à Faux, et toutes les autres à Vrai.

p q r (p ∧ q) (r → (p ∧ q)) ¬q q ∨ (r → (p ∧ q)))
V V V V V F V
V V F V V F V
V F V F F V V
V F F F V V V
F V V F F F F
F V F F V F V
F F V F F V V
F F F F V V V

Et c’est terminé, on peut voir que la formule est presque toujours vraie, elle est seulement fausse quand p est vrai, et q et r sont faux.

Suggestions

Pour vous entraîner, essayez de refaire des tables avec des formules que vous avez écrites, ou des formules que vous pouvez trouver dans les TD, dans le cours, ou ailleurs sur internet (par exemple https://fr.wikipedia.org/wiki/Calcul_des_propositions)